L’AUTEUR

Anna Bojarska, née sous le signe de Balance dans la Pologne communiste, a décidé « pour de bon » d’être écrivain a 14 ans. A 15, elle  était déjà étudiante de philosophie  à l’Université de Varsovie. En même temps elle a commencé à publier dans la presse. A 19 ans elle propose aux éditeurs son premier roman, Le Vernis ( 1000 pages dans la prémière vérsion, ‘seulement’ 500 dans la seconde) : l’histoire d’une jeune fille passionnée par la politique et cherchant partout ‘la vérité’. Inadmissible pour la censure, mais attirant l’attention de quelques éditeurs sérieux  qui vont se souvenir de cette ‘rebelle étrange’. Elle commencera bientôt à publier des autres livres, romans et essais, tout en travaillant en journaliste free lancer et en écrivant pour la Tv.

Elle devient vite connue, reçoit des prix littéraires (entre autres : Prix européen de la paix de la Fondation allemande Kolbe-Schneider, dex prix de la Solidarité clandestine (elle publie beaucoup – sous son nom et pseudonymes – dans le ‘samizdat’ polonais). Après les changements politiques à l’Est viennent des prix officiels : pour le livre du mois (‘Agitprop’), livre de l’année 1990 (« Cinq morts ») etc; Andrzej Wajda met en scène sa pièce « Classe de polonais » qui devient l’évenement de l’an 1989 avec des standing ovations après chaque spectacle; elle devient connue et reconnue, comparée à Dostoievski, tout en restant aussi rebelle qu’avant et en se faisant des ennemis puissants. Elle vit toujours la vie dont elle rêvait : « dangereuse, selon le conseil de Nietzsche». Sa vie privée s’entre-mêle à la création. Des liaisons plus-que-dangereuses avec des terroristes et des éspions internationaux, avec des des militants clandestins de l’Europe de l’Est et les hommes du pouvoir sertent àquelque chose : « Au moins je sais de quoi je parle, moi ! J’ai même risqué ma vie pour connaitre tout ce qu’il y a de plus pittoresque dans notre monde, je suis un écrivain réaliste ». Elle obtient des surnoms de « terroriste de belles-lettres », « boulimique du tragisme », « maitresse ardente de toutes les causes perdues », « le seul écrivain politique qui demeure », « alpiniste-morphiniste de la littérature ».

Après son roman sur le fleurissement et la chute du communisme, « Ce qu’Auguste m’a appris », dans lequel certains politiciens cèlebres se sont ‘réconnus’, elle devient la cible de tout ce qu’il y a de plus puissant dans la vie publique de la Pologne, et pas seulement en Pologne. (Sa citation préferée, celle de Jean Yann : « J’attire des ennemis comme un chien attire des poux ».) Elle se marie et part vivre à Paris. En écrivant surtout sur « l’art, la chair et la mort » (le sous-titre de sa piėce de thėâtre en français « Meeting / Linger Longer Loo »), la people-press, l’argent et le manque d’argent, les réalités de la vie.

« C’est vrai, de la politique j’ai dit tout ce que j’avais envie de dire. J’ai d’autres chats à fouetter. Bien que tout ce que j’écris devient, sans ma volonté, un scandale. Je ne le comprends pas, mais c’est vrai. Pour l’instant je fais semblant d’être une enfant de choeur, un agneau. Mais je voudrais vivre encore dangereusement, ne soit-ce que pendant 15 jours par an. Pour le bien de l’Art, bien sŭr ».

Actuellement, elle vit à Paris avec son mari, constructeur des usines d’automobiles, directeur général  des filiales étrangeres de Gecalsthom (puis Alsthom) : 15 ans en Espagne, 3 ans en Allemagne, avant c’était l’Argentine etc. Son fils, Maximilien (à cause de Robespierre, bien sŭr) étudie la théologie catholique à Varsovie, tout en co-rédigant un mensuel ‘hérétique’, Gnosis.

Elle adore le gin-tonic (« comme Queen Mum »), des cigarettes (« je fume comme un dragon »), crée des fractals sur son ordinateur, a deux chats : Shakespeare le siamois  à Paris, Mychkine le russe bleu à Varsovie…

Certains autres livres d’Anna Bojarska

Lakier

« Lakier » (Le vernis) : roman. Des histoires parallèles d’une Allemande et d’un Polonais, nés en 1900 donc ‘copains du siècle’, ne se rencontrant que  3 fois. Elle savoure la vie, s’engage, travaille pour Goebbels qu’elle adore, devient hypernazi, lutte pendant la chute de Berlin, se fond dans le sexe (« Moi, je porterai la société tout entière dans mon vagin’ – Balzac disait ‘cerveau’), adore ‘le parfum des temps’ (qui changent). Lui, scientifique, timide, distant, vit dans sa tour d’ivoire. Qui a raison ?

L’histoire de deuz totalitarismes : nazi et communiste comme le fond de deux histoires et deux choix humains.

Książki Anny Bojarskiej - Agitka 1990

« Agitka » (Agitprop) : roman d’action, parfois proche aux ‘séries noires’, avec le terrorisme, l’espionnage, manipulations, enlèvement d’un avion, tirs dans un Kentucky Club, un grand amour et ‘tout ce qu’il faut’. A la fois il s’agit de la question : la gauche, existe-t-elle ? Et si, qu’est-elle ? Dans le monde de la politique, qui est « pur » ? Celui qu’on a tué ? C’est cela, la preuve ?

Lieux de l’action : L’Allemagne, la France, l’Angleterre etc du temps de terrorisme gauchiste, la Pologne du temps de la Solidarité. Le héros principal : un Polonais, romantique incorrigible de 30 ans, cherchant à l’Ouest ‘la gauche véritable’ qu’il ne trouve pas dans son pays de ‘socialisme réel’, et tombant dans un piège immense.

Książki Anny Bojarskiej - Pięć śmierci 1990

« Pięć śmierci » (Cinq morts): ‘petit anti-Plutarque’, basé sur une phrase de Pasolini : la mort est pour la vie ce que le montage est pour un film. La mort fait un montagr exprès de notre vie en lui donnant enfin la forme. Cinq personnes, cinq morts : p.e. Marina Tsvetaieva, poétesse russe suicidaire, Maximilien Robespierre, l’héros polono-américain Kostiouchko etc.

Książki Anny Bojarskiej - Biznesmen idzie do raju 2004

« Businessman idzie do raju » (Le self-made-man va au paradis) – pas publié. Cinq ‘giants’ de business – Ford, Carnegie, Bata, Rockefeller, Hefner – comparés au ‘nains’ : leurs clients, leur public, leurs victimes.

Książki Anny Bojarskiej - Czego nauczył mnie August 1995

« Czego nauczył mnie August » (Ce qu’Auguste m’a appris) : un gourou et son bien plus jeune disciple qui entrent ensemble dans le monde de la politique,  l’apogée et la chute du communisme. Le disciple apprend si bien que ce sera lui, le vainquer (‘Les temps changent et nous devons changer avec’). Pologne, Russie, Europe occidentale, deux grands amours.

Roman, partiellement traduit en français.

« Meeting » (‘Linger Longer Loo’) : pièce de théâtre en français – sur Toulouse-Lautrec, génie infirme, et sa cousine, ‘peintre aussi’, infirme aussi (elle devient sourde, meurt de tuberculose), auteur d’un jounal intime celebrissime, publié après sa mort. Leurs amours malhereux, leur amitié et complicité (en réalité ils ne se sont jamais connus). Sous-titre : « de l’art, la chair et la mort ».

Książki Anny Bojarskiej - List Otwarty do królowej Wiktorii 2001

« List otwarty do królowej Wiktorii »  (Lettre ouverte à la reine Victoria). Roman. Une année de la vie d’une jeune journaliste de la people press et glossy magazines. Excentrique et rebelle, elle ne sait pas mener sa vie : elle change des jobs (de pire en pire), d’hommes (de pire en pire), essaie de devenir lesbienne, ne peut pas oublier son enfance terminée d’un coup et tragiquement, connait bien les lois du monde et sait s’en servir, mais en a marre, marre de tout, devient une Hare Krishna adepte à Londres, fait une carrière ou un naufrage, ben, elle SE cherche, elle. En écrivant, au lieu d’un journal intime classique, sa lettre ouverte  à la reine Victoria, rêveuse des temps oů tout était (p.ê.) plus simple.

Le roman est très vif et très lu. Certaines expressions (‘Bon, je rentre à mon Auschwitz’ – quand on se rend au boulot ou ‘Et maintenant, je vais à mon Dachau’ – quand on doit faire du sexe avec quelqu’un qu’on déteste) sont entrés dans le langage courant. Selon l’auteur, ironique, c’est ‘ »’L’Attrape-coeurs pours les pauvres’ ».

Książki Anny Bojarskiej - Ja 1984
okładka wydania z 1984 r.

« Ja » (Moi) : un personnage présenté comme une foule des personnages intérieurs, hommes et femmes, enfants et vieillards (il y a même Janis Joplin, un pasteurs anglicain, un personnage de Woody Allen etc) qui se bousculent dans un appart trop petit (le « moi »), en luttant  pour le pouvoir, en tuant parfois les autres, en les emprisonnant… Il y a une action tout à fait claire, mais qui ‘de nous’ va cette fois mener le jeu ?